Preuves scientifiques de 6ème crise d’extinction de masse. Débunkage instrumentalisation politique

Publié par Dr sc Olivier Dufour le

Débunkage de la 6ème crise d’extinction de masse biologique.
Débunk du mensonge « La vitesse d’extinction des espèces est 10 à 100 fois plus rapide que la normale ».
Contre-argumentation et révision critique des preuves scientifiques de la 6ème crise d’extinction de masse.

Preuves scientifiques de 6ème crise d’extinction de masse. Débunkage instrumentalisation politique

Article au format pdf avec toutes les sources:
https://drive.google.com/file/d/13BEOB1-3cwbjyNMzDzdR7PSxIP5UbDkL/view?usp=sharing

Bonjour.
Vous trouverez toutes mes sources dans l’article version pdf qui se trouve dans la description sous la vidéo (voir le lien google drive).
Je suis le Dr Olivier Dufour .
Je suis docteur en biologie des populations, c’est à dire, vulgairement parlé, en écologie.
Je voudrais vous mettre en garde.
Il existe des articles de presse et des vidéos YouTube qui déclarent que nous traversons, actuellement, la « 6ème crise d’extinction de masse ».
Plus violente et plus rapide encore que les extinctions de masses observées dans les couches géologiques.
Notre-planete.info déclare: « Cela ne fait maintenant plus aucun doute : nos activités irresponsables détruisent littéralement notre support de vie au point que nous sommes devenus la cause de la 6ème extinction massive de la biodiversité que connait notre planète. »
futura-sciences.com déclare: « Une sixième extinction de masse est en cours »
National Geographic déclare: « La sixième extinction massive a déjà commencé ». Et dans son article, vous apprendrez aussi que « Le livre de la journaliste Elizabeth Kolbert, La Sixième Extinction, a remporté le Prix Pulitzer de l’année 2015 dans la catégorie non-fiction. »
La chaîne Youtube Brut manipule son auditoire avec des phrases bien péremptoires, sans aucun article scientifique cité, sur fond de musique anxiogène.
Le point commun entre ces auteurs et ces vidéates, c’est qu’ils sont probablement bien intentionnés, mais qu’il n’ont absolument pas de doctorat en écologie.
J’entends par là que ce sont des gens qui (1) n’ont jamais publié au moins 1 article scientifique dans un journal scientifique à comité de lecture orienté écologie;
(2) n’ont pas remis leur manuscrit de thèse à la lecture de chercheurs expérimentés dans le domaine, et (3) n’ont pas défendu de soutenance devant un jury de spécialistes.
Même le CNRS, sur une de ses pages internet, écrit, je cite: « Selon de nombreux scientifiques, nous serions en train de vivre une nouvelle extinction de masse provoquée cette fois par l’activité humaine. Le taux actuel de disparition des espèces est le plus élevé jamais enregistré. ».
Ce qui est problèmatique, c’est que le CNRS ne fournit aucune citation d’article scientifique pour étayer ces affirmations pourtant fortement péremptoires: « Selon de nombreux scientifiques » (Qui ça?) ou encore « Le taux actuel de disparition des espèces est le plus élevé jamais enregistré ».
C’est particulièrement honteux de voir que le CNRS s’autorise ce genre de malhonnêteté intellectuelle.
Puisque dans un article scientifique, elle se ferait bouler immédiatement par les référents. Pour avoir tenu des propos si péremptoires sans les justifier par la moindre littérature scientifique.
J’écris cette vidéo pour informer les passionnés d’écologie, que la réalité scientifique est beaucoup plus nuancée, voire contredit ces déclarations bien péremptoires.
Les crises d’extinction de masse 1,2,3, 4 et 5 ont eu lieu il y a (environ) 445, 360, 245, 201 et 66 millions d’années respectivement.
Dire que nous traversons actuellement la 6ème crise d’extinction de masse, implique de comparer la situation sur Terre à l’époque contemporaine avec la situation sur Terre il y a plusieurs dizaines voire centaines de millions d’années.
Il y a un premier niveau de malhonnêteté intellectuelle puisqu’un humain ne peut pas imaginer, cognitivement parlant, ce que représente plusieurs millions d’années.
Il y a un deuxième niveau de malhonnêteté à cause de la différence de moyens et de méthodes d’observations: satellites, balises GPS, Unités d’Enregistrement Autonomes , …
Même en 2020, les humains sont incapables de lister toutes les espèces vivantes sur Terre, malgré leurs moyens technologiques.
Même en 2020, les humains sont incapables de quantifier le nombre et la répartition spatiale de la totalité des espèces qu’ils ont décrits.
Quelles sont mes sources?
Cliquez sur iucnredlist.org/resources/summary-statistics.
Dans le paragraphe « Summary Tables », cliquez sur Table 1a – Number of species evaluated in relation to the overall number of described species, and numbers of threatened species by major groups of organisms.
Vous devez alors accéder à ce tableau.
Rendez-vous à la dernière ligne.
Je précise, qu’à ma connaissance, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature est la plus haute autorité du domaine.
Ces chiffres révèlent que l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, reconnaît, qu’en l’état actuel des connaissances scientifiques en 2020:
Plus de 2 millions d’espèces ont été décrites par l’espèce humaine.
Qu’il a été possible de calculer un statut de conservation pour à peine 6% de ce nombre. C’est à dire que les humains, malgré leurs moyens colossaux actuels, n’ont été capables de suffisamment quantifier le nombre et la répartition spatiale des individus, que de 6% des espèces décrites.
Et attention, ce n’est pas fini!
Parce que les humains savent qu’il y a beaucoup plus que 2 millions d’espèces sur Terre.
En l’état actuel des connaissances scientifiques en 2020, il y a environ 8 millions d’espèces d’être vivants sur Terre .
Et même, certains travaux suggèrent qu’environ 86% des espèces terrestres et 91% des espèces marines n’ont pas encore été décrites.
Donc, finalement, même en 2020, pour 94% des espèces que nous avons décrites, nous n’avons même pas été fichus de récolter suffisamment d’informations pour savoir quel est leur statut de conservation.
Tout en sachant que nous n’avons probablement même pas décrit le tiers du nombre total d’espèces vivantes sur Terre.
Donc, pour en revenir à nos moutons:
Si nous sommes à ce point ignorants, en 2020, dans le présent, avec nos technologies actuelles, je vous laisse déduire ce que nous savons de la Terre, il y a, au plus proche, 66 millions d’années.
Comparer notre effort d’échantillonnage de maintenant, avec des époques tellement lointaines que nous sommes obligés d’étudier des fossiles, et jamais des individus vivants, c’est malhonnête.
Comparer les 2, c’est de la magie, ce n’est pas de la Science.
On peut certes faire des modèles mathématiques.
Mais ce sont des modèles tellement flous qu’ils ne peuvent, en réalité, ni être infirmés, ni être confirmés.
On nage dans la prédiction.
Et à titre de comparaison, en 2020, nous sommes incapables de prédire la météo dans 3 jours, même dans les villes les plus connues.
Alors, faire des prédictions sur des évènements éloignés de 445, 360, 245, 201, 66 millions d’années, c’est très très très très théorique.
Il est scientifiquement illégal de faire des comparaisons entre ces prédictions des passés, et les chiffres actuels sur l’observation directe du vivant entre 1900 et 2020.
Attention, je ne prétends pas démontrer qu’il n’y a pas une crise d’extinction de la biodiversité.
Je prétends avoir montré que toute comparaison entre notre époque contemporaine et les ères géologiques d’il y a plusieurs millions d’années est foireuse.
Je prétends que les gens qui parlent de 6ème crise d’extinction sont malhonnêtes ou mal informés.
Je prétends que les gens qui écrivent que les vitesses d’extinction d’espèces sont 10, 50, 100 fois supérieures à la normale, sont des menteurs ou mal renseignés.
Par exemple, Mediapart avec sa vidéo intitulée « La vitesse d’extinction des espèces est 10 à 100 fois plus rapide que la normale ».
Parce qu’ils prennent des taux calculés pour des groupes très particuliers d’animaux.
Et ensuite, ils extrapolent ces taux en les présentant, ou en les sous-entendants, comme valables pour tous les embranchements.
Par exemple, les problèmes avec les amphibiens anoures sont réels.
Mais les amphibiens anoures sont des exemples très particuliers.
Ce sont des animaux extrêmement dépendants de l’eau douce.
Donc, forcément, ce seront les premiers animaux à être impactés par la pollution physique des ressources dulçaquicoles.
Et l’eau douce et ces écosystèmes proches, ce sont précisément les ressources les plus convoitées et aménagées par les humains.
En outre, les amphibiens anoures font du bruit pendant leur période de reproduction.
Ce qui en fait des animaux dont le suivi de l’abondance est parmi les plus faciles.
Ces critères font que ce sont les espèces les plus faciles à étudiées, les plus étudiées et les plus impactées à brève échéance par l’urbanisation.
Mais, en réalité, dans la littérature scientifique, il n’existe pas d’article scientifique qui déclare: « les vitesses d’extinction d’espèces sont 10, 50, 100 fois supérieures à la normale ».
Et je voulais vous en avertir, à la hauteur de mes moyens, moi qui fais l’effort de lire des articles scientifiques.
Et je vous invite à prendre connaissance des autres résultats de l’UICN sur la page dont je vous donne les références.
Ce sont des documents qui ne sont pas si faciles que ça à trouver.
J’ai eu du mal à les retrouver, alors que je savais qu’ils existaient.
Je m’en suis servi pendant ma thèse.
Et si j’écris cette vidéo, c’est pour que les gens passionnés d’écologie aient plus facilement accès à de l’information de qualité.

Références personnelles et mon profil:

Références de mon sujet de thèse:
https://www.theses.fr/2016LARE0005

Un peu de biblio perso:
https://www.researchgate.net/profile/Olivier_Dufour2
https://cel.archives-ouvertes.fr/LIP6/hal-01488785v1
https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-01488264/
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1574954116301194
https://doi.org/10.1016/j.ecoinf.2016.08.004

Les articles que j’ai reviewés pour la revue scientifique à comité de lecture « Ecological informatics »:
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1574954116301261
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1574954117300286
https://arxiv.org/abs/1909.04425
https://cel.archives-ouvertes.fr/LIP6/hal-01488786v1

Playlist de toutes mes lectures d’articles scientifiques anglais traduits en français:
https://www.youtube.com/playlist?list=PLOQanq3p4_Clc1XMv80x0oJaHc_GgMRo2

F A C E B O O K
https://www.facebook.com/Science-Dr-Dufour-Olivier-2316438282013527/

T W I T T E R
https://twitter.com/dufour_dr

Je suis le Docteur Olivier Dufour. (Montpellier)


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